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Libération

Si tu me le demandais...

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publié le 7 février 2002 à 22h05

Edith Piaf et Marcel Cerdan sont très connus, mais pas comme écrivains. D'où une certaine surprise à les retrouver auteurs de ce livre. Comme chacun sait, la chanteuse d'Hymne à l'amour et le boxeur se sont aimés. Leur relation a commencé début 1948 et s'est achevée dans la nuit du 27 au 28 octobre 1949, quand l'avion qu'avait pris Marcel Cerdan pour New York, où il devait effectuer son combat revanche contre Jack La Motta, s'est écrasé sur le pic de Rodonta aux Açores. Edith Piaf lui survécut jusqu'en 1963. L'éditeur de ce volume précise qu'à la mort de son frère, Armand Cerdan rendit ses lettres à Edith Piaf, laquelle avait conservé celles de Marcel et remit le tout à son secrétaire. A sa mort, celui-ci légua l'ensemble au conservateur du musée des Amis d'Edith Piaf, et c'est à partir de ce legs que ce livre put voir le jour. Le titre qui lui a été donné, Moi pour toi, évoque un amour genre Tarzan-Jane. Marcel Cerdan n'aurait sans doute pas contredit cette interprétation. Lettre du 30 mai 1949: «Il y a une EDITH PIAF et j'ai la chance, moi, pauvre brute de boxeur, d'être aimé par elle.»

Que ce livre a-t-il à voir avec de la littérature? se demandera-t-on peut-être. On parlait ici même le mois dernier des Entretiens de Julien Gracq que Corti vient de publier. Extrait d'une des réponses de l'auteur du Rivage des Syrtes à Jean Roudaut: «La littérature n'est pas forcément ceci ou cela. Par rapport aux autres arts, elle est sans homogénéité, jamais pure. Elle s'étend du fait div