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Libération
Critique

Gore spongieux.

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Après «Guide», voici «Try», la version gay et hard, par Dennis Cooper, des jeux de l’amour et du hasard.
publié le 28 février 2002 à 22h26

«Si tu m’aimais [...] tu ne me lécherais pas le cul pendant que je pleure», déclare le jeune Ziggy à son père adoptif. On le voit, Try sonde les profondeurs de la psychologie amoureuse. Ce troisième roman traduit de Dennis Cooper s’apparente à Guide (voir Libération du 12/10/00), oeuvre maîtresse qu’il précède d’un an, tout en étant sans doute, sur les mêmes thèmes, moins travaillé.

Dans une série de séquences régulièrement alternées, on y croise donc Ziggy, lycéen gentiment accaparé par I apologize, «La Revue De Ceux Qui Ont Subi Des Sévices Sexuels»; son père adoptif, Roger, critique de rock presque quinquagénaire; l'ex-lover de ce dernier, Brice, qui est conséquemment aussi l'autre père adoptif de Ziggy, qu'il héberge; le frère de Brice, Ken, obèse pédophile et tortionnaire qui termine un pédo-porno et par la même occasion Robin, 12 ans, drogué, prostitué et fan de Slayer. Ziggy, lui, n'écoute que Hüsker Dü et est partagé entre son désir pour Nicole, son amitié pour un dénommé Calhoun et son amour pour Roger. Roger, enfin, ne sait comment expliquer à Osamu qu'il va vraisemblablement le larguer en faveur de son fils adoptif, car le problème, quand on couche avec des ados, c'est qu'ils sont immatures: «je lui fis clairement comprendre, en usant d'une syntaxe relativement simple, que si je trouvais toujours ce jeune homme aussi séduisant après l'amour, il se pouvait que je ne revoie plus jamais mon jeune hôte, pour des raisons "difficiles à expliquer". Mais, continuai-je, si