Bologne envoyé spécial
Indéniablement, tout va très bien pour Marcello Fois. En France, paraissent Gap et Nulla, deux récits qui ne sont pas des polars et n'appartiennent pas non plus à la série de romans qui devraient, à terme, raconter les cent dernières années de Nuoro, la petite ville de Sardaigne où Fois est né en 1960. Les traductions vont bon train partout dans le monde et, en Italie, Dura madre, sorti il y a six mois, en est à sa troisième édition. En même temps, sur une chaîne italienne, Distretto di polizia, série de 24 épisodes dont il est l'editor, bat les records d'audience et a mis en émoi le pays entier car la production avait été mise dans l'obligation de faire mourir la psychologue de service, la belle actrice qui l'incarnait étant partie faire du cinéma ailleurs.
Mais le monde serait encore plus beau si Berlusconi n'était pas là, selon Marcello Fois, qu'atterre la perte de sens accélérée de certains mots pour lui essentiels, comme celui de Résistance et d'antifascisme. «Je ne suis pas pessimiste. Les Italiens sont de drôles de gens qui élèvent quelqu'un au pinacle puis, ne le lui pardonnant pas, le font chuter de manière aussi fracassante. On l'a vu souvent dans l'histoire de ce pays. Ce n'est qu'une question de temps. Elu, Berlusconi a le droit de gouverner et, finalement, le problème ce n'est pas ce qu'il fera lui, mais ce que nous n'avons pas su faire pour le battre.» Concernant les polémiques autour du Salon du livre, il est un peu amer: «Je dois beaucoup