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Libération

Tranches napolitaines

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publié le 21 mars 2002 à 22h40

Dans aucune autre ville au monde, même Paris, le livre d'occasion n'est aussi présent que dans les rues de Naples. Signe évident que les Napolitains remplissent leurs bibliothèques et les vident au rythme des générations, et que toute une économie s'est développée, prolongeant au maximum la vie des livres. Mais Naples est une ville qui lit beaucoup et qui édite peu. Il y a certes une très ancienne tradition de libraires-éditeurs qu'illustre encore Colonnese: qualité de l'impression, préciosité des sujets, rareté et beauté de l'objet imprimé. L'art et l'histoire locale, le folklore, la poésie et le théâtre, occupent l'essentiel du catalogue. Plus petites, les éditions Intramoenia couvrent le même créneau, en s'appuyant, pour la distribution, sur un café littéraire assez couru. Tullio Pironti a paru pouvoir changer d'échelle et tenter quelques coups dans l'édition nationale. C'est lui qui a introduit dans la péninsule Naguib Mahfouz ou Bret Easton Ellis. Mais le gros de son activité est centré sur l'édition universitaire, et sur la librairie (neuf et occasion). Aussi n'est-ce pas un hasard si les deux plus grands éditeurs napolitains (Guida et Liguori) opèrent presque exclusivement sur l'édition scolaire et universitaire et sur leurs propres réseau de librairies. Avigliano, l'éditeur principal de la région, a son siège dans une petite ville à mi-chemin entre Naples et Salerno. De cette état de l'édition témoigne à sa manière Galassia-Gutemberg, le Salon du livre local, arrivé