Depuis un an, l'écrivain franco-russe et personnalité d'extrême-droite Edouard Limonov est incarcéré dans la prison centrale de Moscou. Le 8 avril 2001, il est arrêté pour complicité de recel d'armes par le FSB (service secret de sécurité fédérale). Quatre membres de son parti ultra-nationaliste, le Parti national bolchevik, créé par lui en 1993, ont été arrêtés un mois plus tôt en possession de fusils-mitrailleurs. Ils accusent Limonov de leur en avoir ordonné la possession. Le FSB affirme alors que Limonov aurait aidé par les armes, notamment au Kazakhstan, des minorités russes d'ex-Républiques soviétiques.

Son avocat se bat pour démontrer que les accusateurs ont été manipulés. Un procureur suit. Selon ses défenseurs, Limonov devait être libéré le 11 septembre. Depuis lors, les chefs d'accusation se sont élargis : Edouard Veriaminovitch Savenko, dit Limonov, âgé de 58 ans, est accusé d'avoir créé une organisation terroriste armée. En France, une pétition, animée par le journaliste Patrick Gofman, ancien trotskiste de l'OCI (Organisation communiste internationale), devenu soutien actif des Serbes pendant la guerre de Bosnie, circule depuis le mois de janvier. Cet assemblage hétéroclite réunit les principaux éditeurs de Limonov en France (Albin Michel, L'Age d'Homme, Le Dilettante, éditions du Rocher), des journalistes et des personnalités d'extrême droite ou «rouges-brunes», mais aussi des écrivains comme Patrick Besson, Benoît Duteurtre, Christian Giudicelli, Gabriel Matzne