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Libération
Critique

Un Parr du tonnerre

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Un observateur ironique des moeurs anglaises : «junk-food», loisirs de masse et papier peint.
publié le 18 avril 2002 à 23h04

Membre de l'agence Magnum, Martin Parr est aussi collectionneur de papiers peints, de bouteilles de lait, de cartes postales et un passionné de trains. Quand il voyage, il court les photographes de rue et se fait «immortaliser» en danseuse tahitienne, en «bodybuildé» ou dans la gueule d'un requin en carton. Bref, il est très occupé. Pourtant l'ennui et la routine le fascinent, tout comme les choses et les gens ordinaires, plus particulièrement les Britanniques qu'il photographie depuis trente ans, d'abord en noir et blanc puis en couleurs crues et jamais à leur avantage. Un gros livre à la couverture indéfinie (faux liège ? cuir de canapé usé ?) vient de sortir chez Phaidon, une somme (550 illustrations) qui parcourt toute l'oeuvre de ce photographe qu'on adore ou qu'on déteste, il n'y a pas de milieu.

Les gros plans de «junk food», les rayons dégoulinants des supermarchés, les chairs cuites de vacanciers, les couples qui s'ennuient... tout ça c'est le Martin Paar le plus connu. Chez qui l'on peut voir une dénonciation de la société de consommation et du tourisme de masse. Mais le livre montre aussi tout le travail de ses premières années moins immédiatement identifiable, en noir et blanc. «J'aime l'idée d'une Grande-Bretagne en déclin», dit Martin Parr, mauvais sujet britannique aux obsessions constantes : les travers de la classe laborieuse, puis de la classe moyenne, les vacances, la nourriture...

Working class. Après des cours à l'école polytechnique de Manchester, Martin