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Libération
Critique

Les colles du crime

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Des énigmes ahurissantes, pourtant résolues de la manière la plus sensée, par un maître méconnu du mystère.
publié le 25 avril 2002 à 23h10

Connaissez-vous Brooks Banner ? Non ? C'est un peu normal. Jusqu'à aujourd'hui, il y avait peu d'occasions de rencontrer ce curieux personnage né de l'imagination de Joseph Commings. Seulement six des nouvelles qui le mettaient en scène avaient été traduites et publiées en France. Deux («la Malédiction d'Othello» et «le Spectre sur la terrasse») prenaient place dans les Magiciens du crime, une anthologie éditée en 1990 aux éditions Minerve ; deux autres («le Jeu de mort» et «le Cousin du diable») se trouvent dans les Détectives de l'impossible, un recueil paru en 1991 au Terrain vague ; deux enfin («Sérénade pour un tueur» et «Courrier mortel») émargeaient aux Vingt-cinq histoires de chambres closes proposées par L'Atalante en 1995. Tous ces recueils, nous les devions au même fana de Commings, Roland Lacourbe, jusque-là plus connu comme spécialiste du cinéma anglais ou de Laurel et Hardy.

Six nouvelles... Ce compte est aujourd'hui plus que doublé avec la parution des Meurtres de l'épouvantail et autres histoires, en tout, huit récits ahurissants de crimes propres à défier toute logique. Et dont les solutions sont pourtant simples, même triviales. Le charme de ces petits contes assassins, c'est la folie des meurtres qui y sont décrits : «Un homme est poignardé dans une cellule de verre scellée de toutes parts («Meurtre sous une cloche») ; [...] les deux passagers d'une barque sont tués par un "fantôme" alors qu'ils étaient seuls dans l'embarcation («le Spectre du lac») ; [...]