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Libération

Un désir panique de contrôle

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Mon journal de la semaine
par Pierre Alferi
publié le 27 avril 2002 à 23h11

Samedi

Je ne voterai pas pour lui

Sachant que le journal intime donne forme aux pensées paresseuses, et que le commentaire «à chaud» tombe souvent dans l'opinion pure, j'aborde cet exercice plein de défiance. En outre, le coup d'accélérateur que donne à l'histoire une élection majeure fait entrer en force la vie publique dans la privée, sur laquelle il devient indécent de s'étendre. Le vote du premier tour est précisément fait pour exprimer une conviction, un choix sincère, et non pour le calcul du moindre mal. Au candidat dont le discours vous paraît moins creux que les autres (Besancenot, pour ce qui me concerne), faudrait-il préférer le moins pire de ceux qui ont des chances au second tour ? Le Premier ministre annonce la création de maisons de redressement dont il sait qu'elles ne servent à rien, se déclare impuissant face aux licenciements, fait vaguement référence aux valeurs familiales. Il se vend à l'américaine, reste évasif sur les questions cruciales de la justice sociale, de la crise internationale, du sort des Palestiniens. Non, je ne voterai pas pour lui.

Dimanche

Revenir un jour en arrière

Quel est cet arrière-goût amer que laisse la semaine qui s'achève ? Un mélange de dramatisation cynique (les campagnes répressives), d'indifférence (à l'insécurité sociale), de procès publics (aux assises, ou assis devant la télé poubelle), de brutalité patronale dans la culture (la mise au pas de Vivendi et d'EMI