Avec Blanc comme neige, George Pelecanos, artiste du récit choral et du roman noir irrigué par la musique afro-américaine, change de héros. Adieu les Grecs de Suave comme l'éternité, d'Un nommé Peter Karras ou de Funky Guns ! A part un personnage très secondaire, Billy Georgelakos, patron de restaurant et ami du personnage principal, les compatriotes du père de l'écrivain sont absents. En revanche, apparaît Derek Strange, privé noir, ancien flic qui porte avec allégresse ses 50 ans. La vie lui a appris de quelles matières volatiles et inflammables le coeur des hommes est fait. Cela va lui servir pour essayer de comprendre comment le fils de Leona Wilson, un policier de Washington, a été révolvérisé par un autre gardien de la loi et de l'ordre.
Comme madame Wilson, Strange flaire d'abord le coup raciste. Le flic abattu était sombre de peau, celui qui l'a dégommé très clair. Ce dernier a beau avoir été encore blanchi par ses supérieurs, il a beau avoir démissionné et choisi un boulot pacifique, vendeur de bouquins d'occasion, Strange est perplexe. Il rencontre le nouveau libraire, qui se nomme Terry Quinn et possède des ancêtres irlandais. L'homme se révèle bien plus complexe et sympathique que l'enquêteur ne l'imaginait. Du coup, Strange et Quinn, de quinze ans son cadet, vont devenir copains. Et même enquêter ensemble sur l'affaire qui a coûté la vie au jeune Wilson. Sur leur route, ils croiseront de drôles de zèbres, trafiquants latinos, drogués gris et dealers noirs et blan