L'incendie de l'entrepôt des Belles Lettres à Gasny vient rappeler que le livre n'est pas un objet virtuel. Il s'édite, il se fabrique, il se diffuse et se distribue, il se stocke. Il est répertorié, conservé. Il a des côtés économiques et des côtés juridiques. Il est lié à l'Histoire, à la politique comme à l'art. On l'écrit, on le lit, il arrive qu'on en rende compte. Tous les aspects sont traités par le Dictionnaire encyclopédique du livre, né, explique dans son avant-propos Pascal Fouché qui en est l'éditeur, après le succès de l'Histoire de l'édition française en quatre volumes. Il faut «se demander ce qui a fait le prestige du livre. Question difficile, mais au centre de cet ouvrage», écrit, dans la préface, le grand historien du livre et de la lecture Henri-Jean Martin, qui parle de «charisme». Le présent Dictionnaire en est empreint. Ce n'est pas seulement une somme de savoirs impressionnante de A à D pour le premier des trois volumes prévus. Il s'agit à la fois d'un monument et pas d'un mausolée dont on n'a guère envie de sortir une fois la visite commencée, et d'un outil de travail pour différentes corporations. Il s'agit en vérité d'un inépuisable réservoir d'idées, de pistes.
Et qui dit pistes dit jeu. Prenons Les Belles Lettres. Elles «ont été créées pour répondre au besoin qu'éprouvait le public universitaire et lettré de disposer de bonnes traductions des textes classiques, latins et grecs. Elles sont l'émanation de l'association Guillaume Budé, née en 19