Menu
Libération
Critique

La maille Matsier

Article réservé aux abonnés
Le comité de lecture s'est aiguillé vers un récit tricoté de souvenirs.
publié le 27 juin 2002 à 0h06

Nicolaas Matsier, né en 1945, n'avait jamais été traduit en français. Il fut, avec Kellendonk, l'autre pilier de la revue De Revizor, revue qui existe toujours aujourd'hui, mais avec une influence moindre. Autoportrait avec parents commence comme une chronique nostalgique. Un homme vide la maison familiale en compagnie de son frère et de sa soeur, après la mort de leur mère. Une enfance des années 50 se dessine, une certaine économie domestique, avec les chandails détricotés pour récupérer la laine : «Les vêtements étaient raccommodés, ravaudés. Les vélos aussi étaient entretenus scrupuleusement.»

Thomas Anel, au Passeur, a été plus spécialement chargé de superviser la traduction. Il dit : «en tant qu'éditeurs, il y a des mots qui sont là parce que nous les avons voulus, il y a une relation au texte intime, il passe par nous.» Il trouve que la syntaxe néerlandaise est bizarre, «il y a tantôt un style presque télégraphique, tantôt des phrases très longues, cela vient peut-être plus de la langue elle-même que de l'auteur. Je n'ai pas connu ces années dont parle Maatsier, mais je peux les vivre à travers la lecture. Il y a deux versants, un côté "je me souviens" (mais le titre était déjà pris), puis un versant plus brut, moins enrobé que le premier. Il aborde une blessure psychique, cela devient plus actuel, plus dramatique. Il y a des éléments hétéroclites, comme le passage sur une fausse couche qui m'a touché, et qui est comme en marge du texte. Il faudrait que je le relise. A