Pourquoi est-il si difficile de tuer Sherlock Holmes ? Ses ennemis y échouent d'habitude lamentablement et quand, par extraordinaire, l'infâme professeur Moriarty y parvient aux chutes de Reinchenbach, dans «le Dernier Problème», au prix du sacrifice de sa propre vie, le colocataire du 221b Baker Street est ressuscité illico dans «la Maison vide». Arthur Conan Doyle, qui s'était débarrassé de son personnage parce qu'il en avait assez de voir son talent y être limité, a dû s'y recoller sous l'inamicale pression de ses lecteurs furieux. Dès lors, aucun criminel n'aura la peau du héros, et il faut que l'écrivain s'y remette à son tour. Le Masque achève aujourd'hui avec le tome II la publication d'une nouvelle traduction de l'Intégrale Sherlock Holmes (le volume contient le Chien des Baskerville, le Retour de Sherlock Holmes, la Vallée de la peur, Son dernier coup d'archet et les Archives de Sherlock Holmes) et publie en préface à ce dernier titre un texte d'Arthur Conan Doyle : «Je crains que Mr Sherlock Holmes n'en vienne à ressembler à ces ténors populaires qui, ayant fait plus que leur temps, se laissent toutefois aller à multiplier leurs adieux à un public indulgent. Il faut que cela cesse, et Sherlock Holmes doit aller ainsi que va toute chair, réelle aussi bien que fictive.» Cette nouvelle mort, suivie de celle de son créateur en 1930 à 71 ans, ne suffira pourtant pas pour en finir avec Holmes puisque Adrian Conan Doyle, le fils de l'écrivain, et John Dickson Carr publier
Il n'y a pas mort d'Holmes
Article réservé aux abonnés
par Mathieu Lindon
publié le 11 juillet 2002 à 0h22
Dans la même rubrique