«Un coup de tonnerre tressaillit au loin comme la vibration sinueuse d'un crotale.» L'air clair de la Grèce antique vient d'être secoué par une mort violente. Un éphèbe a été retrouvé aux portes d'Athènes, dévoré, le coeur arraché. Les loups, dit-on. Héraclès Pontor, Déchiffreur d'énigmes, est mis à contribution par Diagoras, membre de l'Académie de Platon et accessoirement maître de Tramaque, l'éphèbe saccagé. Diagoras, chantre de la Vérité et des Idées entend tirer de la raison plus terrestre du Déchiffreur toutes les clés de la mort de son élève. Et les deux compères, aux méthodes comme deux aimants opposés, de s'associer dans une lourde enquête, épique et policière. Héraclès, ouvrier du détail, ne croit que ce qu'il voit ; Diagoras, disciple radical de Platon, voit ce qu'il croit. La Raison et l'Idée marcheront côte à côte le temps d'une vérité, l'une et l'autre risquant leur peau à ce contact. Mais un adolescent magnifique est mort, et depuis quand les loups visent-ils le coeur ? C'est autre chose.
Tout à fait autre chose, puisque ce texte est traduit, alors même que nous le lisons, par un homme passionné, traducteur, qui travaille enfermé, acharné, et cherche d'autres clés. Ce texte antique, anonyme, recèle en effet d'autres clés que celles de son récit. C'est une oeuvre eidétique, des faisceaux subliminaux y sont tracés entre chaque ligne, qui éclairent une tout autre scène. Il y a un niveau de lecture souterrain, sinon plusieurs, où l'auteur dispose les pièces d'un éc