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Libération
Critique

Bonne nuit les petits

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Les aventures d'un ogre pédophile à faire frémir le marchand de sable.
publié le 5 septembre 2002 à 0h51

Nicolas Jones-Gorlin, dont c'est le second roman, nous décoche ici une longue fable atroce, enthousiaste et dégueulasse, drôlement drôle. Un vrai goûter d'ogre. Le journal d'un pédophile, Simon. A ses yeux, les enfants sont consentants, les parents ne comprennent rien, c'est l'amour. Le pire amour, la logique de l'ogre. C'est monstrueux, mais qu'on se rassure ce n'est qu'un bon roman.

Tout commence «le mercredi, le jour des enfants». Au cinéma. Simon dans la salle, jeune adulte seul, déplacé, casting louche. Blanche-Neige sur l'écran. Il «adore regarder le visage des gosses quand elle croque la grosse pomme toute rouge, leur bouche en cercle, leurs yeux qui s'allument, le feu sur les joues». Puis il voit Dorothée, «super précoce», 10-11 ans au moins, 7 en fait, il l'apprendra au procès. «Jusqu'à Dorothée, le barrage qui retient la merde d'un côté, et les bonnes choses de l'autre, ce barrage tenait bon. Dorothée l'a fait exploser. Dorodynamithé.» C'est l'impact, le jour du passage à l'acte. Malin comme un renard, comme le serpent du Livre de la jungle, rusé comme une référence enfantine, Simon entraîne la fillette dans les toilettes. «Mes yeux dézipent déjà sa petite robe. Entrent dans ses fesses. Mes yeux la sodomisent déjà.» Il la boit des yeux, petite reine assise sur le trône. Le dernier garde-fou mental explose, Simon la rejoint, la boit pour de bon. «Suckant léchant se saoulant de l'urine claire de Dorothée, du sucre de sa virginité !»

Suivent de près les flics, le jury,