Les références qui précèdent font partie de l'imposture, elles laissent accroire que Philippe Sollers a écrit et publié un roman : l'Etoile des amants. C'est un bon titre, romanesque, voire romantique, un titre sans usurpation, le livre contient une étoile, plusieurs même, sans compter la liste de celles qui composent la Grande Ourse (page 50). Et des amants : Maud, jeune femme transparente dont on apprend assez vite qu'elle est irréprochable à la lumière des reproches que d'autres partenaires mériteraient, qu'elle est «réfractaire», comme une brique (le mot est suivi d'un paragraphe d'une définition recopiée), et l'amant, le narrateur qui ne semble guère préoccupé d'être confondu avec l'auteur, même si, aux deux tiers du livre, un autre homme qui n'est pas tout à fait lui ni entièrement un autre s'affuble d'un nom et d'un prénom inventés en direct (Nicolas Flamel, page 113) et d'une machine à vivre des siècles pour prendre le relais d'un discours qui ne se prend jamais pour une histoire. Et pour que ce titre soit aussi irréfutable qu'un éléphant auvergnat, page 59 le bateau blanc qui se balance le long du quai s'appelle Stella degli amanti, formule traduite page 162 et qui revient pour mémoire dans une ultime liste page 165. A part ça, il ne leur arrivera rien, quelques caresses et beaucoup de digressions fumeuses ou fulgurantes, c'est selon.
Maud et le narrateur se disent peu de choses (premier dialogue : «On part ? On part», page 11, deuxième : «Tu es fou ? Un peu», pa