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Libération
Interview

«Comme cailloux sur la route »

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publié le 19 septembre 2002 à 1h03

Pourquoi avoir écrit ce roman ? Par souci de témoignage ?

Je parle de cinquante ans d'histoire de la société chinoise. Le grand décor de ce roman, c'est le changement dans la maison d'une grande famille, avant et après la Libération (la victoire des communistes en 1949, ndlr). Le changement vécu dans un petit coin de Chine. L'histoire du roman se concentre sur les problèmes d'habitat. L'oiseau a besoin d'un nid : depuis toujours, dans l'histoire de la Chine, on rêve d'avoir une maison. Je voulais écrire une trilogie : le goût (1), l'habitat, et l'habillement. Je n'y suis pas arrivé pour l'habillement, il n'y a donc que deux romans. Aujourd'hui, je n'ai plus la force d'écrire la suite.

A la Libération, le gouvernement voulait donner à chacun une maison pour laquelle on ne payait pas. Mais la réalité a prouvé que ça ne marche pas : l'égalitarisme a échoué. Aujourd'hui, il faut payer pour avoir un toit. Le personnage principal est le fils d'une grande famille, qui pense qu'on peut très bien vivre dans une petite maison, et veut distribuer le reste de ses biens à tout le monde. Le point de départ était bon, mais ça n'a pas marché...

L'humour est-il le seul moyen d'évoquer ces épisodes tragiques de votre vie et de l'histoire de la Chine ?

L'humour, c'est mon style. Je préfère la manière détournée et l'humour plutôt que de dire directement les choses. Ça doit être très difficile à traduire... La révolution culturelle, au plus haut niveau, a été une lutte pour le pouvoir. Mais à la bas