Dans les deux récits qui composent les Contes de la désolation, des hommes solitaires arpentent les rues d'une ville fantôme. Les habitants vivent dans les bars et trompent l'ennui en détaillant les gravures accrochées à la tapisserie. Les femmes leur apparaissent en rêve. L'un est ouvrier, l'autre est peintre : une étrange silhouette le rejoint parfois et l'emmène jusqu'à sa chambre.
Les Contes de la désolation de Vincent Vanoli sont d'une virtuosité technique surprenante. Du noir au blanc, en passant par une gamme de gris affinée, chaque dessin détaille les ruelles et les façades de cette cité dominée par un ciel orageux où se débattent des personnages pris au piège de leurs conditions. Un paysage sombre et claustrophobe naît de l'écrasement des toits et des murs dans les pages. Pour Vanoli, «il fallait trouver un décor qui soit en adéquation avec l'état d'âme des personnages. Ces hommes sont perdus en eux-mêmes, prisonniers de leurs obsessions».
Ancien élève de l'école des beaux-arts de Strasbourg, Vincent Vanoli vit désormais en Angleterre, à Brighton. Depuis une dizaine d'années, ses albums sont publiés par Futuropolis et l'Association. Pour les Contes de la Désolation, son travail a débuté par «deux ou trois planches, sans idée précise. Je voulais développer une histoire plein d'onirisme, dans une ambiance urbaine et nocturne, un peu désuète. J'avais aussi envie de raconter des histoires d'amours perdues ou avortées».
L'album est un voyage dans le temps. On y retrouve les