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Critique

A New York, Marat bout

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Dolorès Marat offre de la métropole américaine un portrait en images mouvementé.
publié le 17 octobre 2002 à 1h26

Le New York de Dolorès Marat est passé au large de l'attentat du 11 sep tembre. Rien sur «Ground Zero» et le ciel orphelin. Et s'il y flotte parfois une atmosphère de catastrophe, c'est celle d'une somme de désastres individuels et anonymes. Dolorès Marat, 58 ans, mène un travail photographique personnel depuis vingt ans. Elle a fait plusieurs livres. Eclipses, Passages, qu'elle a elle-même publiés : «J'ai relié à la main 300 exemplaires. Je les cousais en écoutant la radio. C'était une couture à la japonaise. Pour faire les trous, j'utilisais une chignole.» Après, il y a eu Rives, Histoires sans paroles, Petit carnet de voyage, Labyrinthe. New York USA est son plus gros ouvrage. Il représente sept ans de travail et d'allers retours entre Paris et la cité américaine, en toutes saisons. D'après elle, c'est son livre «le plus ouvert, sur la mer, sur l'espace».

Le mouvement. Dolorès Marat travaille toujours en couleurs et livre une vision totalement subjective de la ville qui a tant inspiré les photographes. Une ville qui apparaît comme un corps, avec ses replis, ses organes. Une ville dans laquelle elle marche des journées entières accompagnée de son Leica, sans savoir parler anglais. De New York, elle aime l'architecture, le mouvement, le mélange des genres. «Un jour, on décide d'aller dans le Bronx et puis le lendemain dans le quartier là, où il y a des hommes d'affaires, comment ça s'appelle déjà, Wall Street !» C'est aussi le temps en suspens. Une ville où l'on trouve des d