L'épouse d'un responsable d'un hôpital psychiatrique s'éprend d'un patient : l'Asile (Gallimard, 1997) ; un schizophrène a du mal à se remémorer sa douloureuse enfance dans l'East End de Londres : Spider (dont David Cronenberg a fait un film)... L'aliénation mentale hante l'oeuvre de Patrick McGrath. Normal sans doute pour ce fils d'expert psychiatre et directeur d'un centre d'internement. McGrath reconnaît seulement qu'il a saisi très tôt que «l'acte monstrueux n'était pas forcément commis par un monstre.» Avec Martha Peake, il semble avoir quitté ses premières sources d'inspiration afin de s'essayer à un nouveau genre : le roman historique. Dans ce livre, «sorte d'hommage à l'esprit du Nouveau Monde» (cela fait plus de vingt ans que l'auteur anglais, né en 1950, habite à New York), on est transporté à la fin du XVIIIe siècle. Atmosphère londonienne à la manière des peintures de Hogarth, colonies puritaines d'Amérique du début de la guerre d'Indépendance : le décor de la fresque est surtout planté dans l'imagination du narrateur. Ambrose vient chez son vieil oncle William entendre le récit de la vie de Martha Peake. Tout ce que l'on sait de cette héroïne de la révolution américaine, c'est la période anglaise, c'est-à-dire tout ce dont se souvient et veut bien rapporter le vieillard. Martha est fille de Harry Peake, poète difforme et ancien contrebandier de Cornouailles. Pour échapper au malheur, la jeune femme traverse l'Atlantique. Ensuite, plus rien si ce n'est les fantas
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par Sean James ROSE
publié le 24 octobre 2002 à 1h31
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