Le titre est un reproche. Ce n'est pas la libération sexuelle que regrette Marcela Iacub, née en Argentine en 1964 et installée depuis 1989 en France où cette juriste est chercheuse au CNRS, mais l'usage qui en a été fait. Elle a publié il y a six mois Le crime était presque sexuel et autres essais de casuistique juridique chez Epel et Penser les droits de la naissance aux PUF (voir Libération du 4 avril 2002), où elle montrait comment les lois récentes enfermaient le sexe dans un nouveau puritanisme, social cette fois-ci. On ne serait libre de sa sexualité que si on en fait un usage conforme (d'où le débat actuel autour de la prostitution, les prostituées se révélant rebelles malgré elles en signant de fait un contrat avec leurs clients au mépris de toute socialité supplémentaire). Qu'avez-vous fait de la libération sexuelle ? reprend d'une façon comique et politique ces thèmes le viol, la procréation médicalement assistée, l'incommensurable atteinte subie par les victimes de crimes sexuels qui appelle une incommensurable punition au mépris de leur propre équilibre... C'est un livre plus public qui s'attaque au féminisme actuel pour tâcher, comme Marcela Iacub l'avait dit dans Libération, «de reconstruire un féminisme progressiste en France, plus dans l'héritage de Simone de Beauvoir que de madame Royal». Elle déplore l'embourgeoisement des féministes et leur soif de pouvoir (elle s'est fait mordre le mois dernier par les Chiennes de garde qui n'avaient pas apprécié un en
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