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Libération
Critique

Ciel, mon marwari

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Alka Saraogi regrette qu'en Inde, il ne reste rien du combat pour la liberté et l'indépendance.
publié le 14 novembre 2002 à 1h46

Au début de l'année, lorsqu'Alka Saraogi est allée à l'université de Venise donner un cours sur les littératures hindie et bengalie, elle a emmené ses beaux-parents qui appartiennent tous deux à la secte jaïn. Non seulement ils sont végétariens, mais ils ne mangent rien de ce qui pousse sous terre : ni ail, ni oignon, ni carotte, ni pomme de terre. Après ses cours, Alka parvenait néanmoins à faire le marché. «Je leur devais bien ça. Ils ne m'ont jamais empêchée de faire ce que je voulais, ils m'ont même soutenue quand j'ai publié Kali-Katha».

Kali-Katha, pour R.K. Mehra, le directeur des éditions Rupa, «est le dernier des quatre romans qui ont marqué la littérature indienne contemporaine», après les Enfants de minuit de Salman Rushdie en 1980, Un garçon convenable de Vikram Seth en 1993 et le Dieu des petits riens d'Arundhati Roy en 1996. Des quatre, le roman d'Alka Saraogi est aussi le premier écrit en hindi, langue dans laquelle il a été publié en 1998. Il sera bientôt traduit en 22 langues.

Alka Saraogi est née à Calcutta au Bengale en 1960 et y a vécu toute sa vie. Si elle écrit en hindi et pas en bengali, c'est qu'elle appartient à la communauté des Marwaris, qui ont émigré il y a un siècle du Rajasthan, et sont aujourd'hui de prospères businessmen ayant gardé langue et coutumes ancestrales.

On pourrait dire que Kali-Katha raconte l'histoire de cette communauté à travers les aventures de l'extravagant Kishore Babou qui, après un pontage cardiaque, se met à divaguer dans le