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Libération

Dalton et daltoniens

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publié le 14 novembre 2002 à 1h46

Il y a 25 ans, le 5 novembre 1977, René Goscinny meurt à 51 ans en faisant du vélo lors d'un examen cardiaque de routine. Il est le scénariste le plus exceptionnel qu'ait connu la bande dessinée francophone, écrivant à la fois les aventures d'Astérix et de Lucky Luke, d'Iznogoud et du petit Nicolas (sans compter qu'il rédige aussi les Dingodossiers). Présent au journal Pilote dès l'origine, il y a favorisé comme rédacteur en chef, entre autres, les carrières de Reiser et Bretécher, Gotlib et Cabu, Fred, Druillet et Mandryka. Il a aussi travaillé pour le cinéma et la télévision. Son importance dans la BD excède largement son propre travail de scénariste, pourtant gigantesque. L'Album Goscinny publié à l'occasion de l'anniversaire de sa mort reprend des textes inédits ou introuvables ainsi que des tas de planches de l'époque pour mieux recréer l'ambiance de son travail. «Je ne lâche une image que quand je ne peux plus mettre de gags dedans» est une phrase de Goscinny placée en quatrième de couverture. Harvey Kurtzman, le directeur du célèbre magazine américain Mad, a pour sa part déclaré : «C'est moi et moi seul qui suis la cause du succès de René dans le monde. Mon influence sur lui fut si forte que tout ce que nous entreprîmes tourna au désastre et il n'eut ensuite d'autre recours que de tenter sa chance quelque part ailleurs, ce qu'il fit.»

Le fiasco est au centre de l'imagination de Goscinny. Iznogoud ne devient jamais calife à la place du calife. Les Dalton n'ont jamais la