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Libération
Critique

Canadian psycho

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Jeu des familles, jeu de massacre, avec Douglas Coupland, de Vancouver.
publié le 21 novembre 2002 à 1h51

Génération X est sorti en France en 1993, un an après American Psycho de Bret Easton Ellis.Chez le Canadien Coupland, né en 1961 et vivant à Vancouver, pas de golden boy tueur en série, pas vraiment de méchants en fait, que des perdants, parce qu'à l'ère de l'économie reaganienne et dans une Vie après dieu (1), «moins est une possibilité». Génération X : des contes en quelque sorte (le sous-titre anglais est «tales for an accelerated culture») ; un livre avec, en marge, des définitions, des jeux de typo, des vignettes pop'art style Roy Lichtenstein et des slogans à la manière de l'artiste conceptuelle Jenny Holzer.

Dans Génération X ­ l'expression est inspirée de Paul Fussell, auteur d'essais sur la société de classes américaine, et de sa «catégorie X» désignant ces individus qui se mettent hors normes (2) ­, trois personnages typiques d'une génération perdue, coincée entre hippies et yuppies, faisaient des virées dans le désert californien pour se raconter des histoires. Le roman était truffé de concepts qui parlaient aux post-babyboomers. «McJob : Boulot à petit salaire, petit prestige, petite dignité, petit profit et sans aucun avenir, dans la branche des services. Fréquemment considéré comme un choix de carrière intéressant par les gens qui n'ont jamais eu le choix.»

Ensuite, il y eut Microserfs (J.-C. Lattès, 1996), un journal de bord de programmeurs au pays de Bill Gates, mélange de cyberblagues et de spleen informatique, où était décrit ce mouvement asymptote d'un trava