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Libération

Crocs mignons

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Mitonneur de polars à la sauce catalane, Andreu Martin fait frissonner les enfants avec ses histoires de vampires.
publié le 28 novembre 2002 à 1h55

Barcelone envoyé spécial

Corpus Delicti, le dernier Andreu Martin, vient de sortir en Espagne. Sous l'exergue «les vampires existent, par exemple moi», l'écrivain barcelonais, l'auteur de l'Homme au rasoir, s'est mis dans la peau d'un tueur en série qui a vraiment existé, le dénommé John George Haigh. Ce criminel, célèbre dans la Grande-Bretagne de la première moitié du XXe siècle, ne se contentait pas de vider les poches de ses victimes, il leur suçait le sang. Le roman que Martin en a tiré est bourré de détails horribles et d'humour noir. Il n'est pas destiné aux enfants. Il faut pourtant se méfier. Le même fait divers réel a en effet inspiré au même écrivain Vampire malgré moi (1), un très bon texte pour préadolescents, et le préféré de son auteur. Où la peur le disputait déjà au sourire.

«L'histoire de Haigh n'était pas ma seule source. Je m'étais aussi inspiré du premier livre que j'ai volé quand je n'avais que 10 ans», explique, assis dans l'arrière-salle d'un petit restaurant, un Martin à la moustache hilare. «C'étaient des contes populaires russes avec des illustrations de Joan Junceda, un grand dessinateur catalan, que j'avais emprunté à ma voisine du dessous. Avec toutes ces sorcières et ces fous, il m'a fait peur. Et je ne l'ai pas rendu à sa propriétaire. Trente ans plus tard, cette copine de mon enfance m'a entendu un jour parler dans une émission de radio, elle m'a retrouvé et m'a alors offert "officiellement" les contes.»

«Les vampires m'ont toujours fasciné, out