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Libération

Qui pète et Quichotte

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L'humour, le fantastique et le scato en tête des ventes. Commentaires d'une libraire.
publié le 28 novembre 2002 à 1h55

Madrid de notre correspondant

«Je reconnais que je lis de moins en moins.» Alba Jimenez, 12 ans, est une jolie brune extravertie de Parla, une agglomération de la banlieue sud de Madrid. «C'est avec ça que je passe tous mes après-midi, dit-elle en montrant son ordinateur, j'y fais des chats, je fais des recherches historiques sur les ...Égyptiens ou les Romains». Sur les étagères, quelques livres de Disney, deux Harry Potter, des livres d'aventures pour 7-8 ans, des recueils de contes fantastiques. C'est bien tout.

«Avant, j'ai lu pas mal de nouvelles de science-fiction. Maintenant, c'est fini, mes lectures se limitent à celles imposées par l'école et les magazines.» ...Élève dans la même classe, Marta Fresnero, 13 ans, confirme cette tendance : «A notre âge, la lecture est réservée aux originaux. Pour moi, ce n'est pas une passion, mais je m'oblige à lire le week-end, surtout des histoires de monstres. Ça donne de la richesse à l'imagination, ça te fait penser à plein de choses, ça fait que ta tête reste en alerte.» Plus que dans d'autres pays, l'Espagne connaît une brutale ligne de fracture à partir des 12-14 ans.

Autant le marché pour adolescents est en recul, autant celui de la littérature pour enfants connaît une santé éclatante et, chaque année, de nouvelles collections apparaissent. «A vrai dire, ce segment du livre est assez étrange», dit Begoña Perez Ruiz, responsable du rayon littérature enfantine à la «Casa del Libro», l'une des plus grandes librairies d'Espagne, sit