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Critique

Très Drouet

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Quand auteurs et lecteurs ont le même âge.
publié le 28 novembre 2002 à 1h55

Hasard ou nouvelle tendance ? En deux mois, quatre romans écrits par des adolescentes pour des adolescents viennent d'être publiés en France. Trois de ces romans ont un autre point commun : ils appartiennent, plus ou moins, au genre fantaisie héroïque médiévale, rendu célèbre en France par Bilbo le Hobbit et Harry Potter.

Les deux premiers romans, qui ressemblent assez à ce qu'on attend de jeunes filles de 15 ans, sont publiés par l'éditeur Anne Carrière. Flavia Bujor, 14 ans aujourd'hui, a écrit il y a un an son roman onirico-fantastique, qui raconte le voyage initiatique de trois adolescentes, Opale, Jade et Ambre. Fille d'une psychanalyste et d'un sculpteur d'origine roumaine, Flavia, en troisième cette année, écrivait le soir après l'école et pendant les vacances. C'est après avoir lu les 60 premières pages du manuscrit qu'Anne Carrière lui a commandé la suite.

Maëva Poupart, 16 ans, publie un recueil de neuf contes entre fantastique et réalisme magique. On voit un buisson enchanté se mêler des affaires humaines et une petite fille transformer un vampire en pou. Maëva vit à l'île Maurice, sa mère est une cousine de Le Clézio, mais elle ne l'a jamais vu, «on s'est souvent ratés». Elle tient son goût pour les histoires d'un grand-père qui lui lisait des contes tous les matins.

Les deux autres romans montrent une maturité et une maîtrise technique, aussi bien dans la construction que dans l'écriture, très surprenantes pour des écrivains aussi jeunes. L'une, Randa Ghazi, est un