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Libération
Interview

D'où est Peter Oliva ?

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Rencontre à Paris avec un Canadien japonisant .
publié le 16 janvier 2003 à 21h50

L'étrangeté, qu'elle soit linguistique ou culturelle, est le sujet principal d'En marchant sur le fleuve céleste, le roman avec lequel, enchantés, nous faisons la connaissance du Canadien Peter Oliva, né en 1964. Comment apprendre la durée d'un serrement de main aux petits Japonais ? Inversement, comment justifier le nombre de doigts variable des yakuzas ? Le narrateur, chargé de cours, est initié aux particularismes nippons par un professeur d'anglais féru de gestuelle occidentale. Là-bas, l'individualité ne s'exprime pas de la même manière. La carte de visite est «une fine tranche d'identité». D'un autre côté, «un nom est comme un moyen de transport, une sorte de véhicule ­ et éventuellement un bateau ­ que je pouvais quitter à tout moment» indique l'ami du cru, Hideo Endo, qui est aussi écrivain, toujours à la recherche d'«une nouvelle histoire dérivante». Parallèlement, dans un autre siècle, un dénommé Ranald McDonald joue les naufragés volontaires. Santa Claus a un rôle cocasse. Peter Oliva, qui s'est déguisé en père Noël en temps voulu, prête à ses personnages une partie des expériences vécues lors d'une longue immersion dans la langue japonaise. Une phrase l'a intrigué lors de son récent passage à Paris : «Tu es d'où ?» Pourquoi lui parlait-on constamment de sa douceur ?

Peter Oliva, comme son héros, s'est immergé un temps dans la langue japonaise.Dans quelle mesure le Japon a-t-il influencé la construction du roman ?

Toute la construction reflète l'idée qu'on se réinve