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Comment avez-vous supervisé la version française de «Jimmy Corrigan» ? De façon plus générale, quel genre de problème rencontrez-vous lors de l'adaptation de vos oeuvres à l'étranger ?
En fait, je n'ai pas surveillé grand-chose d'autre que la typographie. Comme je suis un Américain ignorant qui ne connaît aucune autre langue, je n'ai pas pu vérifier la traduction comme n'importe quel respectable auteur européen cultivé l'aurait fait. Je suppose que le glossaire avec son ordre alphabétique a donné du fil à retordre au traducteur, mais je crois que la tâche a été menée avec intelligence et sérieux. De toute façon, tous les courriers que j'ai reçus de Delcourt étaient écrits dans un meilleur anglais que celui de la plupart de mes amis américains, j'étais donc rassuré.
Dans certains cas, j'ai refait moi-même le lettrage à la main, parce que c'est parfois une typographie particulière qui traduit l'émotion dans l'histoire. Je ne voulais aucune police générée par ordinateur, car ce genre d'intrusion mécanique bouscule la fluidité de la lecture. Or, une BD doit être sans suture et absorber le lecteur, sinon il remarque immédiatement ce qui n'est pas de la main de l'auteur, et c'est comme si, tout d'un coup, on tirait le signal d'alarme dans un train lancé à toute allure.
Dans le glossaire de «Jimmy Corrigan», la métaphore est définie comme un «vêtement ajusté en métal, généralement en fer blanc, qui recouvre entièrement le corps, gênant le mouvement et empêchant l'e