Le plus court des romans de Baricco, Soie (Albin Michel, 1997), est son plus grand succès, toutes éditions, toutes langues confondues, on compte par millions les exemplaires de Soie qui rôdent par le monde, comme le héros du livre qui courait quatre fois l'an au Japon acheter des vers à soie. Ce ne fut peut-être pas son meilleur livre, allez savoir, mais une sorte de miracle, de perfection du récit et de langage qui mit à la bouche de tant de lecteurs le goût de lire. Baricco publia trois autres romans, plus gros, que l'on aima autant et qui ne connurent pas le succès de Soie, mais un autre succès, celui d'une ambition littéraire plus compliquée et les moyens littéraires de la mener à bien : Châteaux de la colère, qui reçut le prix Médicis étranger en 1995, Océan Mer et City. Tous chez Albin Michel et traduits par Françoise Brun. City, le titre est resté le même dans toutes langues, on taquina Baricco au prétexte que City sonnait comme seta (soie en italien) et qu'on le soupçonnait d'y voir un filon, il répondit que son prochain livre s'appellerait Sete (la soif) et que tout ira bien dans le meilleur de son monde. Et puis Baricco s'énerva et publia calmement Next, sous-titré «petit livre sur la globalisation et le monde à venir» (Libération du 21 mars 2002), la réunion augmentée de quatre articles parus dans La Repubblica, politiquement pas corrects du tout, intelligents et drôles, qui, après le G8 de Gênes où un jeune homme en uniforme en tua un autre mal rasé, et le 11 sep
Critique
Sang pour sang Baricco
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publié le 6 février 2003 à 22h08
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