Menu
Libération
Critique

André Green toujours vert

Article réservé aux abonnés
Comment mettre le savoir psychanalytique en phase avec la société et la clinique contemporaines? Deux essais d'un des grands praticiens et théoriciens français.
publié le 13 février 2003 à 22h14

Né en 1927 au Caire, André Green, ancien président de la Société psychanalytique de Paris et ancien vice-président de l'Association psychanalytique internationale, est l'un des analystes les plus brillants de sa génération. Le profane peut, à première vue, le situer dans le camp des pourfendeurs de Lacan et des lacaniens, même si ­ comme presque tous les psychiatres-psychanalystes parisiens de la décennie 1950-1960 ­ il l'a très bien connu à Sainte-Anne jusqu'à la scission de 1963. Fameuse scission qui n'a d'ailleurs pas empêché Green de poursuivre des relations amicales et intellectuelles avec des collègues de la Société française de psychanalyse nouvellement créée à l'époque et dont les ténors étaient Jean Laplanche et Jean-Bertrand Pontalis. Cette collaboration s'est concrétisée au fil des années dans nombre d'articles donnés par Green à la défunte Nouvelle Revue de psychanalyse (dans le comité de rédaction, on comptait, entre autres, Didier Anzieu, Jean Pouillon, Victor Smirnoff et Green lui-même), magnifique organe qui, de 1970 à 1994, a éclairé le champ intellectuel français.

Comment devient-on un analyste de cette trempe ? Après des études de psychiatrie qui lui ont permis de suivre les cours de Julian de Ajuriaguerra, André Green a, dit-il, acquis une grande part de son savoir en autodidacte. Il revendique quatre psychanalystes : Pierre Bouvet d'abord, Jean Mallet ensuite, Catherine Parat enfin (tous membres de la SPP). Quant au quatrième, Green se plaît à dire que c'