Pour finir son deuxième roman, Jonathan Safran Foer va s'installer à Paris «parce que c'est bien d'écrire dans un pays dont on ne parle pas la langue». Il le sait d'expérience, il l'a déjà fait à Prague. En 1997, Jonathan Safran Foer, jeune juif américain tout juste âgé de 19 ans, est parti en Europe, à la recherche du village de sa famille paternelle, presque complètement exterminée pendant la guerre. Il n'a ni noms ni contacts, juste la photo d'une femme qui aurait sauvé son grand-père. Peu importe, il débarque en Ukraine, loue une voiture, sillonne la campagne, met sa photo sous le nez de paysans hostiles et laisse tomber au bout de trois jours. «Je ne savais pas ce que je cherchais, je n'ai rien trouvé, et c'est tant mieux.» Il s'envole pour Prague, s'enferme dans une chambre d'hôtel et en dix semaines écrit le premier jet de Tout est illuminé. Le roman raconte l'histoire d'un jeune homme, nommé Jonathan Safran Foer, qui part en Europe à la recherche de la femme qui a sauvé son grand-père. Toute ressemblance avec la réalité s'arrête ici. Le roman comprend trois parties : l'histoire du shtetl (le village juif) de Trachimbrod, écrite par Jonathan, le personnage ; l'histoire du voyage de Jonathan, écrite par Alex, un jeune Ukrainien ; et les lettres d'Alex à Jonathan. Dans la chronique du shtetl, on reconnaît le merveilleux des contes hassidiques revisité avec talent mais sans surprise par un jeune admirateur d'Isaac Bashevis Singer. Le plus intéressant est ailleurs.
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