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Libération

Comme dans un moulin

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Portrait d'une société et d'une littérature de plus en plus multiculturelles.
publié le 20 mars 2003 à 22h13

Amsterdam envoyée spéciale

Maria Dermoût, Frank Marius Arion, Astrid Roemer, Stephan Sanders... Il y avait bien aux Pays-Bas quelques écrivains originaires du Surinam ou d'Indonésie, les anciennes colonies, mais ils étaient «peu connus et peu nombreux», dit Margot Dijkgraff, critique littéraire au NRC Handelsblad et directrice du Centre français du livre à Amsterdam. Ce qui se passe aujourd'hui est complètement différent. «Nous avons des dizaines d'écrivains néerlandais qui sont nés, ou dont les parents sont nés, ailleurs, explique Onno Blom, critique littéraire à Vrij Nederland et De Standaard, et certains sont excellents.» Parmi eux, des «exilés», comme l'Iranien Kader Abdolah (voir la chronique de Mathieu Lindon page IX) ou l'Ougandais Moses Isegawa, et les enfants des immigrés qui sont arrivés par dizaines de milliers, essentiellement de Turquie et du Maroc, à partir des années 70.

Vingt ans après la France et la Grande-Bretagne, les Pays-Bas voient donc apparaître des écrivains comme Abdelkader Benali (Noces à la mer), Lulu Wang (le Théâtre des nénuphars), Hafid Bouazza, Khalid Boudou, Said el-Hadji, Mustafa Stitou, Yuhong Gong, qui ont en commun d'écrire entre deux cultures, d'être très lus aux Pays-Bas et traduits à l'étranger. «Cette "nouvelle vague néerlandaise" est un vrai hype, une mode, chaque éditeur veut son écrivain marocain», remarque Oscar van Gelderen, cofondateur des éditions Vassallucci et un des premiers, avec la maison De Geus , à avoir publié ces jeunes