Pourquoi un Salon du livre sur une langue, et non un pays ? Quand on sait combien les questions de langue, souvent récupérées par les politiques, sont délicates en Belgique. Rien qui puisse être matière à incident diplomatique, selon Dorian Cumps, belge, et maître de conférence au département de néerlandais, à Paris-IV. Des liens historiques et pas seulement linguistiques unissent Pays-Bas et Flandre. Appartenant au duché de Bourgogne, ils sont une véritable entité culturelle jusqu'à la Renaissance. Ces régions néerlandophones ont également subi le joug de la domination des Habsbourg d'Espagne, auxquels était échu l'héritage bourguignon. A l'époque de la Restauration, unies, sous le sceptre hollandais, elles le seront encore jusqu'en 1830, où la révolution du Sud catholique donnera naissance à l'actuelle Belgique (conférence de Londres, 1831). La 23e édition du Salon du livre est donc l'occasion de faire découvrir une littérature encore mal connue du public français, même du public belge francophone. Et Dorian Cumps de remarquer : «A part les quatre "grands" traduits : les Néerlandais Hella Haasse, Harry Mulisch, Cees Nooteboom et le Belge Hugo Claus, il est vrai que l'édition française n'a pas toujours suivi des auteurs qui en auraient valu la peine. Willem Frederik Hermans et Gerard Reve, des figures majeures de la littérature d'après-guerre, ne sont pas suffisamment connus en France. Les Soirs de Reve (Gallimard, 1970), qui date de 1947, a eu chez les Hollandais le même r
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