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Libération
Interview

Maux d'absence

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Mécanique du désamour quand l'obstacle est insurmontable. Entretien avec van den Boogaard.
par
publié le 20 mars 2003 à 22h14

Une glaciation, suivie d'un incendie qui ne réchauffe rien. Les personnages de Mort de l'amour sont figés par la disparition d'une petite fille, Vera, qui se noie le 10 août 1973. Les années passent, le roman enclenche le mécanisme des solitudes répulsives. Oda et Paul, les parents de Vera, vivent l'un à côté de l'autre. Paul, l'innocent, est parti pour l'Afrique, il revient en 1980, seconde période du livre. C'est un militaire. Avant son départ, Oda, celle qui se sent coupable, avait déjà le sentiment que «le pli et la cuirasse étaient sa stratégie de survie, le pli, la cuirasse et la routine». Mais peut-on parler de sentiment à propos d'Oda, la femme gelée ? Quand Paul revient, elle lui interdit sa chambre.

Une Lolita serait éventuellement en mesure de ravager le coeur endormi de Paul et d'Oda. Un petit phénix de 14 ans, Daisy, surgit du grand feu qui détruit la maison des voisins. Ce n'est pas n'importe quelle maison, c'est dans la piscine des voisins que Vera s'est noyée. Au début du livre, la voisine, Inez, est confrontée à ça : Vera, 8 ans, restée au fond de l'eau. Que faire ?

Les points de vue continuent d'être exposés tour à tour, Paul, Oda, Daisy. Les gestes comptent plus que les paroles. Sept années s'écoulent encore. Un ultime personnage intervient, Emile, pièce manquante pour comprendre, dans sa totalité, le piège construit par l'auteur pour happer l'histoire d'amour. Le lecteur remarquera, dans les premières pages, un dessin que Vera a laissé sur sa table.

Oscar va