Sol Mayer, le héros de Sionoco, est un rabbin néerlandais d'une quarantaine d'années installé à New York, qui poursuit une dispute ininterrompue avec la voix de son père, hésite entre les Pays-Bas et les Etats-Unis et finit par choisir, si on peut parler de choix, de finir sa vie au Surinam, qui est aux Pays-Bas ce que la Guyane est à la France, base spatiale de Kourou en moins, c'est dire.
Sionoco nous introduit dans la vie du rabbin à un moment où ça ne va pas très fort. Il a du mal à faire passer des idées raisonnablement progressistes dans le milieu très conservateur des riches juifs new-yorkais, et ça se gâtera encore quand il sera attaqué par les fous orthodoxes de Brooklyn. Il essaie de faire un enfant à sa femme, apprend qu'il a le spermatozoïde paresseux, boit beaucoup trop et de plus en plus, a des rêves érotiques peu compatibles avec la dignité de sa fonction, tombe amoureux d'une improbable astrophysicienne-chanteuse de jazz, se ruine le moral à visiter des enfants malades et est sur le point de regretter l'époque où il n'était qu'un petit malfrat, roi des embrouilles minables et des coups rapides avec des femmes qui ne lui prenaient pas la tête. Sans compter l'histoire de son père. Finalement, les orthodoxes s'énervant vraiment, le voilà obligé de s'enfuir au Surinam où une rencontre providentielle avec un vieil homme qui combine la technique du psychanalyste chevronné à la sagesse du sorcier africain, le lancera dans un voyage initiatique et amazonien, où il ser