L'homme préhistorique, chasseur cueilleur, taillant le silex, tuant le mammouth, nous est familier, tant il semble avoir dominé toute une époque. Cet homme était aussi une femme. Avec son livre très illustré, la Femme des origines, Claudine Cohen tente de décrypter comment depuis un siècle et demi, les chercheurs, préhistoriens, archéologues, ethnologues ont «lu» le sexe préhistorique. «Comment l'archéologie préhistorique, science naguère exercée par des savants mâles et barbus qui se bornaient à décrire et à classer gravement des morceaux de silex s'est-elle un jour transformée en une science de combat, fer de lance du féminisme militant ?» se demande-t-elle ingénument.
L'ADN mitochondrial, celui qui se transmet par la mère, la théorie de l'Eve africaine, à l'origine de la famille humaine, la découverte de Lucy, australopithèque de 3,5 millions d'années considérée un temps comme grand-mère de l'humanité montrent, selon l'auteur, que des représentations imaginaires voire des mythes «sous-tendent aujourd'hui encore la réflexion sur la femme des origines». Durant le paléolithique, vulves, phallus, corps de femmes aux seins énormes, abondent. Récemment, la grotte Chauvet, la plus vieille grotte ornée avec ses peintures datées à 30 000 ans, a révélé sur ses parois une Vénus, placée au centre d'une composition incluant un bison et un félin. Elle est peinte en noir sur un cône de roche de forme phallique, un pubis marqué, des cuisses charnues et deux jambes qui se terminent en siff