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Libération
Interview

Au bonheur de la nouvelle erreur

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Critéres et critiques d'Hilary Mantel, membre du jury ""Grant"" 2003.
publié le 10 avril 2003 à 22h45

Hilary Mantel est écrivain, auteur notamment de C'est tous les jours la fête (Rivages, 2002). Elle est aussi critique littéraire à la London Review of Books et à la New York Review of Books. Elle a fait partie du jury Granta 2003.

Que cherchiez-vous dans les romans que vous avez lus ?

De l'ambition, de l'engagement : des exigences auxquelles certains auteurs répondent de manière magnifique. Sarah Waters, par exemple, est une artiste de la narration. Quand j'ai lu Fingersmith, je me suis retrouvée comme une enfant, faisant totalement confiance à l'auteur, et voulant seulement l'histoire, encore l'histoire. Monica Ali, bien que son premier et gros roman ne soit pas sans défaut, a un vrai souffle de romancier, et un style humain et chaleureux. Ses personnages deviennent des personnes sous vos yeux, vous êtes attiré dans le livre et dans le monde qu'elle a construits pour vous. Cela dit, il y a sur la liste des livres qui, je dois l'admettre, étaient ambitieux et engagés, et que je n'ai pas aimés. L'un qui m'a ennuyée alors que je l'ai trouvé compétent. Un autre que j'ai trouvé atroce, bien que je ne puisse nier son énergie.

Deux des livres que j'ai le plus aimés n'étaient pas vraiment des romans. Celui de Ben Rice, que j'ai adoré, n'est qu'une novella, mais elle est presque parfaite. Le livre de Dan Rhodes est un recueil d'histoires autour du voyage d'un chien qui rentre chez lui, mais c'est drôle, astucieux et loufoque. J'aime aussi beaucoup le livre d'Alan Warner, qui m'a fait r