Menu
Libération
Critique

Kennedy et Cie

Article réservé aux abonnés
A.L. Kennedy, romancière, sélectionnée deux fois par «Granta», n'a pas sa tongue dans sa poche.
publié le 10 avril 2003 à 22h45

Seuls trois écrivains sont apparus deux fois sur la liste Granta. Kazuo Ishiguro et Adam Mars-Jones en 1983 et 1993. A.L. Kennedy en 1993 et 2003. Depuis 1983, Alison Louise Kennedy, 37 ans, que The Observer définit comme un maître de «l'anatomie de la colère, du désespoir et, parfois, du bonheur», a publié trois romans et quatre recueils de nouvelles. Elle a reçu une dizaine de prix, enseigne le «creative writing» à l'université St Andrews, elle a été jurée pour le Booker Prize et élue à la Royal Society of Arts. C'est une Ecossaise très heureuse de vivre à Glasgow, qui ne va à Londres que quand c'est vraiment nécessaire (pour manifester contre la guerre en Irak), mais adore rencontrer ses lecteurs dans les festivals de littérature.

Elle est connue pour faire des remarques sarcastiques sur les journalistes venus l'interviewer, mais peut aussi être détendue et chaleureuse. Elle a créé un site web (www.a-l-kennedy.co.uk), sur lequel elle publie (et commente) des extraits d'articles sur elle. «Ils étaient classés "bons" ou "mauvais", mais j'ai été obligée d'ajouter une nouvelle catégorie :"stupides"», précise-t-elle. Préférerait-elle qu'il n'y ait pas d'articles du tout ? «Je préférerais des articles sensés. Il m'arrive de rencontrer des journalistes qui me disent qu'ils n'ont pas fini mon livre. Je leur réponds que je ne finirai pas l'interview.» Sur son site, elle a aussi écrit : «Je n'aime pas mes livres» ; de vive voix, elle confirme : «Mes livres ne sont pas parfaits, mais