Noël Arnaud a quitté ce monde le 1er avril : ultime clin d'oeil à ceux qui se souviennent qu'il fut avec François Caradec l'auteur de l'Encyclopédie des farces, attrapes et autres mystifications (1964). Tous deux avaient jeté les bases d'un Institut éponyme dont Arnaud devait être le Chancelier. Sa première mission : faire du 1er avril un jour férié. Né à Paris, le 15 décembre 1919, dans le quartier de la Halle aux vins, Noël Arnaud a vécu une enfance pavillonnaire dans la banlieue, puis à la mort de sa mère, recueilli par son oncle et sa tante, il découvre la vie bourgeoise parisienne. Il fait ses études au lycée Michelet où il se distingue par les blagues qu'il imagine avec son copain Francis Blanche, mais c'est à Louis-le-Grand qu'il fait ses «débuts littéraires».
Sa révolte passe par le mouvement Dada que le groupe Les Réverbères (Jean Marembert, Michel Tapié de Celeyran, Jacques Bureau) tente de remettre en selle sous le patronage de Tzara. Arnaud le rejoint avec d'autres jeunes : Nadine Lefèbure, Francis Crémieux, Jean-François Chabrun et Gérard de Sède. C'est au cours des soirées que donnent Les Réverbères au Caveau Camille-Desmoulins, près du Palais-Royal, qu'il rencontre madame Apollinaire, Pierre-Albert Birot, André Salmon, Francis Carco, venus en spectateurs. En plus d'un Dada Jazz Band, Les Réverbères publiaient une revue ; Arnaud y donne sa première contribution sous son vrai nom : Raymond Muller.
La guerre décide du ralliement aux positions d'André Breton. Noël A