La Grèce est un foutoir, où un chauffeur de taxi charmeur et fier de son sexe sous-proportionné peut devenir un chanteur à succès aux slips rembourrés, en un rien de temps et de magouilles. Voici Akis, qui chante plutôt bien et a le sourire vendeur. Une Myrto, bonne fée nymphomane, passe dans son tacotet c'est la gloire qui se colle sur sa banquette. Quelques tours de chant suffisent à un Akis bien mené pour pénétrer la sphère des m'as-tu-vu à lunettes noires. «Journalistes nantis d'une audience confortable, entrepreneurs au passé obscur, jeunes politiciens prometteurs, joueurs de basket-ball, comédiens, mandarins de la médecine et jeunes femmes moitié top-modèles, moitié call-girls se côtoyaient, se mélangeaient et se soutenaient mutuellement sans préjugés de classe ni préventions esthétiques ou morales. Akis était de ceux-là. Décontracté et content de lui en apparence, mais en proie à la peur viscérale de commettre une gaffe et de se ridiculiser.» Au fond, il est fruste et ne connaît rien à rien, «le seul livre qu'il eût jamais lu en entier parlait de soucoupes volantes». Myrto, devenue sa femme, tire les ficelles de sa carrière. Akis finit bientôt par se persuader dur comme béton que les pochettes de ses disques le montrent tel qu'il est: une star, avec un destin, des messages à transmettre à ce petit peuple qui le vénère jusque sous la douche. Mais «le petit peuple, c'est moi et mes semblables, qui vivons une vie normale. Même nos escroqueries sont d'ampleur moyenne. Voi
Critique
Bien mâle, Akis
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publié le 24 avril 2003 à 22h58
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