«Mon fils, tu pisseras assis, comme ta soeur» : c'est un sous-titre qui aurait rendu plus justement compte du dernier ouvrage d'Elisabeth Badinter. En moins de vingt ans, le féminisme français est passé des revendications d'égalité au combat contre la sexualité masculine, d'un idéal d'universalisme à la posture victimiste : toutes harcelées, toutes battues, violées, bafouées par la pornographie et la prostitution. Au prix d'un véritable abus de bien social, il place sous un même drapeau toutes les femmes, victimes réelles de violences ou victimes potentielles, parce que femme. La bourgeoise du VIIe arrondissement traitée de salope par un chauffard et Sohane brûlée vive, même destin, même combat. «Cette démarche victimiste n'est pas dénuée d'avantages. On se sent d'emblée du bon côté de la barricade.» La philosophe n'est décidément pas une frangine solidaire sans doute diront ses ennemis est-elle aliénée au point de vue masculin et elle refuse de se coucher dans le lit de nos souffrances. Elle ose mettre en doute cette vérité «scientifique», ressassée d'articles en déclarations gouvernementales, «10 % de femmes victimes de violences conjugales» tirée d'une enquête commandée par le gouvernement Jospin. Parmi ces 10 % on mêle celles qui ont été agressées physiquement et celles dont le conjoint a, par exemple, critiqué l'apparence physique. Ce n'est pas nouveau, les statistiques sont mises au service d'une idéologie. Celle-ci promeut, au grand dam de cette amoureuse de la bo
Critique
Ces désirs sans désordre
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publié le 24 avril 2003 à 22h58
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