Pierre Philippe aime le music-hall. Dès son enfance il en a été nourri. Il a eu la chance de voir les dernières reines, les Marie Dubas, Damia, Marianne Oswald... Piaf ne tient (par respect ?) qu'une place discrète sur sa mirifique affiche, qui s'ouvre à l'Européen en mai 1938. En ce temps-là, il n'était pas question de «concert» ou de «récital», mais de numéros annoncés par une jeune femme de préférence gironde et «près du peuple». Le «populo», qui constituait la majorité du public. En première partie, avant celle ou celui qui attirait les foules, du lever de torchon à la vedette américaine sans oublier les «visuels» dans l'espoir de passer un jour, bientôt, après l'entracte, chacun graduellement faisait son apprentissage.
Tout ça, Pierre Philippe le connaît par coeur et du fond de son coeur. Il a vu, entendu, il a vibré et se souvient. En sept chapitres, il parcourt l'histoire et les histoires de ces personnages qui vivent de et pour la chanson. Dont la vie souvent ressemble à leurs chansons : mélodramatiques, mièvres, carrément stupides. Il en faut du talent pour faire traverser les années à quelque chose comme : «De Saragosse à Madrid, y en a pas dix, pas neuf, pas huit, pas six comme Pedro (.... ) Mon joli Pedro pepepepe (quinze fois)... Pedro.»
Idiots, jolis, poétiques, dramatiques, simplets, étonnants, couplets et refrains jalonnent le livre. Et c'est merveille de constater comme, immédiatement, ils appellent leurs mélodies. Inoubliables, car pas moins que le Petit Ch