Paul Otchakovsky-Laurens aime surprendre ses lecteurs. Sur son site web, le plus réussi de l'édition française, il a déjà publié en feuilleton certains de ses romans à paraître. Pour fêter les vingt ans, il ressort un livre de Gérard Gavarry, Hop là ! un deux trois accompagné d'un inédit, Façon d'un roman, où l'auteur commente son projet. Publié en janvier 2001, Hop là ! un deux trois est composé de trois textes qui racontent une même histoire. L'intrigue est minimale et tragique. Un viol, un crime sous le ciel francilien. Celui d'une gérante de supermarché par le fils d'une caissière. Ce que l'on nomme un «fait divers de banlieue».
Avec Façon d'un roman ou Comment d'après le Livre de Judith j'ai inventé une histoire de banlieue, et à l'aide du cocotier, du cargo, du Centaure, écrit trois fois Hop là !, le lecteur entre dans la fabrique de l'oeuvre. L'écriture s'est déroulée sur six ans et sa conception relève d'un «bricolage» sauvage et génial. C'est dans le biblique Livre de Judith que Gérard Gavarry a trouvé la trame de sa fiction, son modèle. Il s'agit du «refus» de Judith qui libère la Samarie de l'oppression d'Holopherne. Sa tête tombera : Hop là ! un deux trois ! L'histoire sanglante affleure dans les noms. De Béthulie à Ris-Orangis, des cités bibliques aux cités HLM, l'histoire-source va passer par des opérations poétiques que Gavarry nomme «cocotier, cargo, Centaure».
Ces trois registres sémantiques règlent le cahier des charges de Hop là ! et l'écriture de chacune de