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Libération
Interview

P.O.L magnétique

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La maison d'édition de Paul Otchakovsky-Laurens a 20 ans. Entretien avec celui qui a mis en oeuvre un véritable projet d'ouverture littéraire en brouillant les frontières entre roman et poésie.
publié le 24 avril 2003 à 22h58

Les éditions P.O.L fêtent leurs vingt ans. Dans le catalogue, l'âge est indifférent. Dans le genre roman et poésie, la diversité règne aussi, P.O.L rassemble qui ne se ressemble pas forcément. C'est, depuis le début, un plan d'ouverture littéraire. Quoi de commun entre Claude Ollier, Christine Montalbetti et Charles Pennequin, sinon Paul Otchakovsky-Laurens, le fondateur et patron ? On se souvient de la Classe de neige et de l'Adversaire d'Emmanuel Carrère, de la Maladie de Sachs de Martin Winckler, du Psychanalyste de Leslie Kaplan, de Terre et cendres d'Atiq Rahimi, stop, dix autres titres demandent à suivre.

Le premier succès de P.O.L a été la Douleur de Marguerite Duras au printemps 1985. A l'époque les ouvrages avaient une couverture pelliculée. Ils étaient déjà blancs. Le dernier succès en date est l'Amour, roman de Camille Laurens, c'est également un épisode judiciaire, le mari de Camille Laurens ayant demandé en vain la saisie du livre. Que les vrais prénoms figurent dans le roman, a-t-il été tranché au tribunal, «ne suffit pas à ôter à cette oeuvre le caractère fictif que confère à toute oeuvre d'art sa dimension esthétique, certes nécessairement empruntée au vécu de l'auteur mais également passée au prisme déformant de la mémoire et, en matière littéraire, de l'écriture.»

En vingt ans, la répartition du capital de P.O.L s'est modifiée. En 1983, Flammarion détenait la majorité, c'est maintenant Gallimard l'actionnaire principal, à 88 % (voir Libération du 15 mars). Au