A 87 ans, André Mandouze est un homme que le grand âge et quelques sérieux ennuis de santé peuvent accabler, mais pas arrêter. Ainsi il continue son chemin, pressé et serein à la fois, ne craignant pas la mort et se donnant de nouvelles raisons d'agir. D'un côté, Il vient de publier A gauche toute, bon Dieu ! le second tome de ses Mémoires d'outre-siècle. De l'autre, il reste pleinement impliqué dans les lectures des Confessions de saint Augustin, que Gérard Depardieu entend proposer après Notre-Dame de Paris dans des temples, synagogues, mosquées et autres lieux de culte. Paru en 1998 chez Viviane Amy, le premier volume des Mémoires de Mandouze traçait l'itinéraire qui avait conduit un jeune chrétien enflammé de la résistance antinazie à la lutte pour l'indépendance du peuple algérien. Arrivé en 1946 à l'université d'Alger, il avait vite choisi son camp. En 1956, il avait été incarcéré à Paris pour avoir prononcé, à l'occasion d'un meeting, la fameuse phrase : «Je vous apporte le salut de la résistance algérienne.» En fait, il était porteur des dernières propositions du FLN auprès de Mendès France. Pour les pieds-noirs et l'OAS, il était devenu un «pied-rouge» à abattre. Ce second volume de Mémoires couvre les vingt ans qui vont des accords d'Evian à la victoire de la gauche en France en 1981. André Mandouze était revenu à Alger, en 1963, pour réorganiser l'enseignement universitaire. Contraint vite à la démission, il y restera encore cinq ans et y terminera sa thèse :
Critique
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publié le 29 mai 2003 à 23h12
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