Menu
Libération

Massacre pour une bagatelle.

Article réservé aux abonnés
publié le 19 juin 2003 à 23h27

L'écrivain Luis Antonio de Villena écrit en tête de sa préface : «Chez Valle-Inclan, tout relève souvent de la fiction. A commencer par ce nom littéraire et particulièrement aristocratique, Ramon Maria del Valle-Inclan y Montenegro, que l'écrivain a librement adapté de son véritable et plus modeste patronyme, Ramon Valle Pena. Même l'impeccable unité narrative des Sonates, roman aujourd'hui logiquement ordonné en quatre parties égales, est un leurre. A l'époque de leur parution, entre 1902 et 1905, elles avaient été publiées séparément, en commençant par la Sonate d'automne. Le succès fut immédiat, tant auprès du public que d'une partie des critiques. Rapidement, le texte fut perçu comme l'ensemble en prose le plus important du courant moderniste espagnol, puisque c'est le qualificatif que reçut l'équivalent hispanique des mouvements parnassien, symboliste voire décadent.» Luis Antonio de Villena dit aussi que, dans la réalité, Valle-Inclan multiplia les déclarations courageuses contre la dictature du général Primo de Rivera sans que cela ne lui vaille jamais d'ennuis, le général ayant répondu «en louant le grand écrivain et... en rappelant son extravagance de citoyen». Né en 1866 et mort en 1936, Valle-Inclan, comme son héros et comme Cervantes, fut amputé d'un bras, mais à la suite d'une rixe, en 1899. Une vieille tante dit au marquis de Bradomin à la fin de la dernière Sonate (mais on avait déjà lu les adjectifs en épigraphe de l'ensemble) : «Tu es le plus admirable des d