Un oiseau à terre. Un lapin blessé. Difficile, pour qui s'émeut de l'éclair roux d'un écureuil, de jouer l'indifférent. Que faire ? Mille guides apprennent la vie de la faune. Celui que vient de publier Gérard Grolleau, aussi. Mais il fait plus. Il apprend les blessures, et les «gestes qui sauvent». Car c'est bien de cela qu'il s'agit : ce petit livre est le premier guide de secourisme animalier à l'usage du profane. 122 oiseaux et 28 mammifères de nos climats y sont décrits à travers un triple prisme : la vie d'abord, les accidents de la vie ensuite, les soins enfin. Sur la question, l'auteur est une référence.
Spécialiste à l'Inra de l'impact des pesticides sur les oiseaux et mammifères, cofondateur de l'Union française des centres de sauvegarde de la faune sauvage -où sont soignées des bêtes blessées-, il connaît l'épidémiologie des accidents les plus fréquents, espèce par espèce, et sait leurs remèdes éventuels. Nulle place, dans ces pages, à la sensiblerie : «le but est de relâcher les animaux qui, non seulement survivent, mais participent aussi à la reproduction de leur espèce.» On découvre donc comment l'homme et la nature façonnent, incidemment et de façon croissante, un environnement de pièges. On apprend ainsi que la plus grande menace pour un jeune rouge-queue noir est de mourir affamé parce que l'un de ses parents a été victime d'un prédateur, «souvent un chat». Que «la cause majeure d'accidents pour l'épervier d'Europe est la collision avec des baies vitrées, mur