Le faiseur d'histoire d'Alasdair Gray se nomme Wat Dryhope, valeureux guerrier écossais de la fin du XXIIIe siècle. Wat est le héros apparent d'une fable qui dure une semaine. «Le Faiseur d'histoire retrace sept jours capitaux dans la vie d'un homme avec toutes les faiblesses qui faillirent entraîner la fin désastreuse du matriarcat du début de l'époque moderne, mais aussi toutes les forces qui l'aidèrent à survivre, se réformer, s'améliorer», raconte la mère de Wat bien des années plus tard, dans le prologue. Loin de la morale sèche, Alasdair Gray tisse un récit loufoque et tonitruant.
Dans sa société, les communautés matriarcales ont remplacé les nations. «Je me suis inspiré de l'ethnologue Margaret Mead, et de son étude sur les adolescentes samoanes. Elle n'y a pas compris grand-chose, elle ne comprenait même pas la langue. Mais elle présentait une vision idéaliste d'une société où les femmes vivaient une sexualité libre et où les gens n'avaient pas besoin de travailler. Poser les bases d'une nouvelle organisation sociale me plaisait.» Dans cette utopie, la population n'a pas besoin de travailler. Des plantes automatiques, les «vitaplantes», créent des maisons, de la nourriture et des vêtements, et régénèrent même les membres mutilés. A l'origine, le texte était une pièce écrite en 1965, en prélude au «Flower Power». Alasdair Gray l'a ressorti du tiroir il y a cinq ou six ans pour en faire un roman.
Tandis que les femmes gouvernent, les hommes se dessoudent. Même si le prop