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Libération
Critique

Coke Hakola

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Les pérégrinations d'un mineur de fond à travers les générations. Deuxième roman de Théo Hakola.
publié le 10 juillet 2003 à 23h48

Cent-trente-six années d'histoire américaine jusqu'à l'anticipation, pipée de passion humaine, le tout bourré dans un pavé, lancé à la figure de ceux qui le méritent. On démarre avec Carson Clay, 1899. «Dieu l'avait doté d'un visage, d'une voix et d'une carrure singuliers, ainsi que d'une trop grande capacité à aimer et à être aimé ­ une capacité trop irréductible et trop tourmentée pour pouvoir s'intégrer paisiblement à la vie d'un mortel.» Carson a d'abord 16 ans, il est le fils d'un propriétaire minier, nanti local, privilégié, chemise trop nette, et il grimpe pourtant dans le train à bestiaux qui trimballe les gueules noires bien décidées à faire sauter leur mine, leur calvaire. On force le jeune homme à descendre du train, il continue à pied et assiste à une explosion, aux répressions. Il entre dans la lutte. Une lutte qui a existé et existe encore aux Etats-Unis, même si sa résolution paraît plus éloignée là que dans pas mal d'ici. «La résolution de l'une des batailles les plus embrouillées d'une guerre des classes embrouillée qui semblait toujours sur le point de se déchaîner... peut-être. Un moment décisif pour la société américaine... sans doute.»

Années 60, Peter Fellenberg rencontre Jewell Stone au cours d'une soirée de jeunes démocrates idéalistes qui veulent faire la nique à Nixon. Jewell, magnifique arrière-arrière-petite-fille de Carson, avec sa voix «de fumée et de miel». Peter, qui descend d'une femme de mineur que Carson a croisée à l'époque. Déjà liés, Jewe