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Libération
Critique

Larme au pied.

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Comment parler de la guerre aux petits? Rencontre avec l'illustratrice Nathalie Novi.
publié le 10 juillet 2003 à 23h47

Après un premier album chez Nathan à partir de ses souvenirs de fêtes foraines, c'est chez Thierry Magnier, Didier Jeunesse, Desclée de Brouwer ou Rue du Monde que l'on voit le plus souvent éclore les images de Natali Novi. Elle a grandi à Constantine (en Algérie) avant d'habiter la Meuse puis le Jura, avant d'entamer ses études de gravure aux Beaux-Arts de Paris, mais la lumière de «jardin extraordinaire» que l'on retrouve dans ses dessins au pastel lui vient de Toscane (elle est originaire des lacs transalpins). Les traits souples comme les vallons de la région, sans doute aussi. Il se dégage de ses images un formidable effet de vie. «C'est pas exprès, quelque chose fait que ça déborde chez moi, et puis je m'appelle Novi.» Un patronyme qui sonne plus juste qu'un pseudo mûrement réfléchi.

Aussi lorsque Alain Serres, chez Rue du Monde, lui confie l'illustration de plusieurs albums de poésie, l'éditeur sait où il place ses dés. Nathalie Novi, qui se décrit comme «une fille de la campagne», évolue de toute évidence sur sa planète poétique personnelle, ce qui ne signifie pas qu'elle soit coupée du reste de la galaxie. Dans son travail, la terre et le ciel sont omniprésents : «Nous sommes des fils tendus entre les deux, comme Jacques Tati lorsqu'il joue Monsieur Hulot». Des oiseaux et des papillons couleur de chamalows volent, et des échelles et des maisons. En contrepartie, les arbres sont très solides. «Ils sont les racines, une chose importante pour moi, mes parents sont morts